Même si peu de chiffres sont publiés sur l’état de la fraude documentaire, il ne fait aucun doute qu’aujourd’hui ils dépassent largement ceux révélés lors d’un colloque à Marseille en 2011…
- Entre 4 et 6 % des documents d’identité présentés pour ouvrir des comptes bancaires ou effectuer des démarches administratives sont faux. (50 % de fausses identités, environ 30 % d’usurpation d’identité…).
- En 2010, 25 000 fraudeurs ont usurpé une identité dans l’espoir de piéger un organisme financier.
- 20 milliards d’euros de préjudice aux prestations sociales, dont 17 milliards au détriment de l’UNEDIC (Pôle Emploi), selon un rapport parlementaire du député Dominique TIAN. M. NAUDIN avance lui le chiffre de 40 milliards.
- 5 600 milliards d’euros, c’est le coût annuel de la fraude identitaire au niveau mondial (Source ONU).
Selon Christophe NAUDIN, criminologue, » la criminalité identitaire, constituée en réseaux organisés, est devenue une fraude industrielle ! » .
Les 5 raisons qui expliquent l’ampleur du phénomène :
Le manque de formation
Détecter des faux documents nécessite des connaissances spécifiques. Sans celles-ci, il est presque impossible de déceler un faux document, même de qualité moyenne. L’unique moyen d’acquérir ces connaissances est de suivre une formation adaptée.
Des contrôles documentaires absents ou inefficaces
Sans contrôle, il est évident qu’aucun faux document ne peut être détecté. Les escrocs et les fraudeurs, parfaitement au courant de cette lacune, en profitent pleinement…
Dans le contexte actuel, où les escroqueries en tous genres tendent à devenir un « sport national », il est nécessaire de mettre en place de contrôles réguliers et efficaces au moyen de matériels de détection efficaces.
Des profits colossaux
Les profits engendrés par les faux documents, qu’ils proviennent du trafic des faux documents eux-mêmes ou d’escroqueries liées à leur utilisation, sont colossaux. Ils se chiffrent chaque année en dizaines de milliards d’euros au bénéfice d’escrocs, faussaires et organisations mafieuses.
L’utilisation de nouvelles technologies
Rien n’est plus simple pour ces escrocs sans scrupules, et toujours plus nombreux à s’engouffrer dans ce marché extrêmement rentable, que de réaliser des faux papiers. Les nouvelles technologies (ordinateur, scanner, imprimante, logiciels…) permettent de créer des faux documents dont la qualité ne cesse de progresser. Notamment les justificatifs nécessaires à la constitution de dossiers tels que bulletins de salaire, avis d’imposition, factures EDF et autres.
La dématérialisation des procédures
Autre cause de la prolifération des faux documents : la dématérialisation des procédures. Certes, les démarches des usagers en sont grandement facilitées, mais le risque de fraude augmente considérablement puisque les vérifications n’ont lieu que sur des photocopies ou des documents scannés qui ne permettent plus un contrôle approfondi des sécurités.
Les préjudices
Il est difficile d’apprécier les préjudices liés à la fraude documentaire car les montants ne sont pas toujours révélés. Mais pour un Etat ou une entreprise, ils s’évaluent principalement en termes de coût et d’image de marque.
En effet, les escroqueries ayant pour origine des faux documents, dont les montants ne cessent d’augmenter, touchent tous les secteurs d’activité : banques, organismes de crédits, locations de voitures, grande et moyenne distribution, agences intérim, compagnies aériennes, sans oublier les institutionnels : CAF, POLE EMPLOI (ASSEDIC), CPAM, URSSAF, etc.
Si cette pratique continue de progresser au rythme actuel, elle sera bientôt la plus répandue à l’échelle mondiale !